Editorial
Notre ville n’a pas été épargnée par les violences urbaines des derniers jours : incendies aux Bergeries, aux Mazières, incendies de voitures, vitres brisées, école caillassée, etc.
Elu républicain, je condamne fermement ces agissements délictueux qui s’en prennent aux personnes modestes, aux fonctionnaires qui font leur travail, aux biens privés et au bien public. J’attends de la justice qu’elle fasse son travail avec fermeté mais sans haine.
Dans ce contexte, que fait le député-maire de Draveil ? A une association d’habitants de quartier qui demande une salle pour dialoguer avec les jeunes et les parents, il oppose un refus catégorique. Lorsque j’appelle à un rassemblement jeudi 10 novembre à 18h30 pour rétablir le dialogue et reconstruire la paix avec jeunes et adultes, il prend un arrêté d’interdiction, il demande à la police de s’interposer ; que se serait-il passé si son arrêté avait été rendu public le soir même ? Mieux vaut ne pas l’imaginer !
Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin : aux Draveillois qui sont en manque permanent de communication sur la ville, à qui l’on objecte « rigueur budgétaire » pour justifier l’incurie de moyens ou les restrictions de crédits, il diffuse sur toute la ville un 4-Pages en couleur sur papier glacé avec voitures et locaux brûlés, abribus détérioré, etc, dans lequel il annonce entre autres la suspension immédiate des aides sociales facultatives aux familles dont un membre aura commis violence ou dégradation, sans autre forme de discernement ! Quand on sait que des mères seules, en détresse financière et sociale, appellent à l’aide face à des enfants qu’elles « ne tiennent plus », la réponse est-elle d’enfoncer un peu plus le clou ? Des nombreux contacts que j’entretiens toute l’année dans les quartiers de la ville, émergent des appels à l’aide permanents : le député-maire UMP ne les entend pas, trop occupé à parler d’exclusion à la radio ou à la télé, préférant annoncer dans un journal local qu’il va proposer une loi pour sanctionner encore plus, après avoir demandé l’inscription de Draveil au « couvre-feu ». !
Qu’est-ce qui pousse notre édile local à franchir la ligne de droite modérée qu’il suivait jusqu’à présent ? On aurait tord de croire à un excès d’ego, même s’il n’en manque pas ! On devine plutôt la stratégie présidentielle de l’équipe De Villepin qui chasse sur les terres de Sarkozy avec un discours aujourd’hui ultra-radical. On voit aussi se dessiner des législatives empreintes d’inquiétude : après la victoire du NON en France, en Essonne et à Draveil, la droite doit chercher des voix à sa droite, faute d’avoir convaincu au centre. Les ambitions nationales de notre député-maire s’accommodent mal de réponses sociales aux familles draveilloises en difficultés.
A contrario de sa recherche permanente à faire obstacle au dialogue à tout prix, ensemble, nous pouvons, jeunes, adultes, habitants des quartiers de Draveil, faire cesser la violence et parler d’avenir. Des initiatives se sont tenues, d’autres se préparent avec des familles, des jeunes responsables. N’en déplaise à l’UMP et consorts, les citoyennes et citoyens de Draveil gardent la main tendue les uns vers les autres.
Jean-Pascal Bonsignore, conseiller municipal