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3 octobre 2005 1 03 /10 /octobre /2005 00:00

Centres de santé: un système de santé solidaire

 

Au lendemain de leur 45e Congrès national, les centres de santé redoutent la médecine à deux vitesses qu’entérine le dispositif du médecin traitant.

 

« Les gens qui ont les moyens et qui veulent se faire soigner rapidement ne vont pas se casser la tête : ils vont payer le prix. » D’une phrase, le docteur Daniel Wizenberg, médecin généraliste et président de l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS), résume son analyse de la récente réforme de l’assurance maladie : il craint que la variation du taux de remboursement selon que le patient est passé ou non par son médecin traitant n’incite à la création de deux filières : l’une, plus rapide mais plus chère, pour les plus aisés ; l’autre, plus lente, pour les pauvres. Soit une redoutable « médecine à deux vitesses ».

En outre, le médecin estime que la signature du formulaire « médecin traitant » constitue un instrument de « surveillance », qui met le médecin et le patient en « position captive ». Une préparation idéale pour l’ouverture du marché de la santé aux assureurs privés, sous prétexte de déficit de l’assurance maladie, dont il prédit qu’il ne sera pas résorbé par la réforme à l’oeuvre. Et de citer la catastrophe que constituerait l’intrusion des compagnies d’assurance dans le secteur de la santé, avec leur lot de « mesures incitatives à moins se soigner en récompensant par une prime ceux qui "consomment moins" ou encore leurs techniques de sélection des adhérents garantissant un solde positif, pour l’assureur bien entendu ».

 

Pour prévenir cette évolution sinistre, les centres de santé, qui ont tenu leur 45e Congrès les 29 et 30 septembre, n’ont-ils pas un rôle à jouer ? Ces structures ont constitué « un socle social de solidarité consensuelle ». Elles garantissent encore une « liberté de pratique médicale », dont témoigneront les ateliers et tables rondes au programme. « Nous pourrions être un modèle pour corriger les dérives actuelles », avance Daniel Wizenberg.

 

 

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