Ce fut un raz-de-marée républicain, enthousiaste, fraternel, responsable, joyeux et grave à la fois. Qu'en restera-t-il? Que feront-ils?
Comme des millions de citoyens, en France et par le monde, j'ai défilé pour défendre la liberté d'expression et la laïcité, contre les intégrismes, tous les intégrismes, tous les fondamentalismes, les terrorismes, les fascismes.
Le président PS Hollande et son gouvernement avaient choisi d'inviter large, et on a pu voir à ses côtés Ali Bongo, Angela Merkel, Juncker, Sarkozy et autres Netannyahou. Indignation sur les réseaux sociaux, à la radio, à la télé! Que l'on se rassure, ils ne nous ont aucunement volé notre manif, car la manif c'était nous, le symbole "Charlie" c'était nous, à l'image de ces musulmans et juifs main dans la main, de ces manifestants donnant l'accolade aux policiers avant de les applaudir longuement. Dernières "salves" démocratiques hier soir: de part et d'autre d'un quai de métro archibondé, les gens scandant "Charlie, Charlie" avant que les rames ne les séparent. Dans le RER, des sourires, des clins d'œil, des mots échangés entre porteurs de badges, banderoles, et même sans rien...
Nous savons nous dresser quand la menace prend forme, comme au lendemain d'avril 2002 quand le 2° tour des présidentielles laissait place au FN, comme il y plus longtemps, en 94 quand l'école publique était menacée, et quelques autres grands moments.
Mais nous devons aussi poser les questions: qu'en restera-t'il? Rien si on en reste là, si on reste chez soi le jour des élections comme le 22 mars prochain où droite et FN veulent conquérir des départements pour mieux les supprimer ensuite.
Que feront-ils? Je veux parler du PS; en 2002, ils ont minimisé la montée du FN, avec le résultat que l'on connaît.
En 2014, ils n'ont pas su apprécier le mécontentement, avec les débâcles mémorables qui restent dans les mémoires et dans le quotidien des habitants des villes passées sous la coupe de l'ultra-droite ou du FN! Ce sont les électeurs qui ont choisi, mais pourquoi? Tant qu'à avoir une politique de droite, ils ont préféré l'original à la copie...
Au lendemain de ce dimanche mémorable, F. Hollande recherche le consensus républicain: NON, nous ne construirons pas une France démocratique avec la Droite, qui recherche pour les cantonales de mars des alliances à sa droite pour battre la gauche dans les départements.
Par contre, nous attendons du gouvernement PS qu'il lance des mesures politiques concrètes, comme donner les moyens aux musulmans modérés d'aller dans les mosquées clandestines expliquer aux jeunes en dés errance que les prédicateurs islamistes ne doivent pas être écoutés (pas plus que dans certaines synagogues fondamentalistes et leurs associations haineuses, pas plus dans des communautés chrétiennes homophobes), et aussi donner aux services de l'Etat les moyens de créer de l'emploi, de l'emploi, encore de l'emploi!
Quant au Ps, aujourd’hui « rassembleur" au possible après avoir balancé des candidats de la division face aux maires Front de gauche aux municipales, la main tendue là où ses sortants départementaux sont menacés (mais la faute à qui ? Pas à nous !) tout en soutenant des candidats EELV parachutés dont le seul objectif est d’avoir des postes aux cantonales ou de se préparer pour les régionales, personne n’est dupe ; Que feront-ils une fois réélus sur la seule crainte d'une victoire Droite-FN ? Où sont les contenus de gauche ? Pas dans la loi Macron, en tout cas!
Nous ne savons pas ce qu’ils feront mais peu importe: nous, nous ferons encore et toujours, nous nous battrons, nous gagnerons des avancées sociales par la mobilisation, nous gagnerons sur les assassins dévoyeurs de jeunes, nous défendrons le pluralisme, la liberté de dessiner, de parler, de rire, d’aimer sans contraintes, de croire au ciel ou non, de prendre du bon temps, de travailler dans un cadre convivial, de construire un monde où l’argent ne sera plus qu’un moyen technique de faire vivre une économie équitable.
Indignés, Podemos, Charlie : nous sommes les plus forts !