Depuis le passage du contrat de l’eau de Draveil à Véolia, on apprend d’une part que les salariés de la Lyonnaise des Eaux attendent toujours d’être reçus par le Maire de Draveil, et d’autre part que Véolia-Eau n’est pas l’entreprise florissante qu’elle prétend être. Les Draveillois vont-ils prochainement en payer le prix ?
La Communauté d'agglomération Sénart-Val de Seine a confié à Veolia Eau, division du groupe Veolia Environnement, la gestion des réseaux de distribution d'eau et la gestion clientèle de sa principale ville, Draveil (Essonne), qui compte 7 025 abonnés pour 28 500 habitants.
Dans la presse financière, on lit que « ce contrat, d'un montant total cumulé de plus de 20 millions d'euros sur dix ans, permet au groupe dirigé par Antoine Frérot de déloger un autre opérateur privé et surtout de s'implanter dans une nouvelle commune essonnienne ». On est donc en pleine bataille financière entre multinationales.
Mais plus loin, on apprend que la « valeur » Véolia-Eau a des point faibles :
- Cyclicité d'une partie des activités mise en évidence par la crise (baisse des tarifs en Allemagne, renégociation des contrats en France, fin du contrat d'Indianapolis...) ;
- Contexte économique peu porteur sur le court terme, avec des pressions sur les marges dans l'eau et une baisse des volumes et du prix des matières premières secondaires dans les déchets ;
- Secteur des « utilities » à la peine en Bourse : inquiétudes sur la pression tarifaire des autorités publiques en Europe, sur la capacité à générer des cash flows suffisants, et sur les conséquences règlementaires de l'accident nucléaire au Japon ;
- Perte de confiance des investisseurs à l'égard du plan de restructuration «Convergence » lancé fin 2011 et sur le timing du retour à la rentabilité du groupe ;
- Endettement encore élevé et création de cash-flow insuffisante malgré les cessions d'actifs (eau régulée au Royaume-Uni, déchets solides aux Etats-Unis...) et l'émission d'emprunts perpétuels ; etc etc (lire l’article : link)
Les Draveillois vont-ils prochainement faire les frais des choix de l’UMP locale (et de l’absence de courage politique des deux autres villes qui ont préféré s’abstenir plutôt que de voter contre afin de reporter la décision et permettre un meilleur examen des offres , lire Distribution de l'eau à Draveil: menaces sur l'emploi et la qualité ) ? D’autant que les salariés de l’ancien délégataire, Lyonnaise des Eaux, attendent toujours d’être reçus par le Maire de Draveil (qui le leur avait promis) afin de les assurer de son soutien en cas de suppression d’emplois, comme l’a fait par contre Jean-Pascal Bonsignore le soir même du fameux « vote » à l’Agglomération (notre photo ci-contre)?
L’élu DraveilàGauche a de nouveau rencontré les représentants des salariés cette semaine : ensemble, ils vont rester vigilants sur les acquis sociaux et sur le prix de l’eau à moyen terme.