"Feuille de route" 100% UMP samedi soir au théâtre: le maire-ministre de Sarkozy a dressé le panorama 2011 du service public façon Medef. Une très "bonne année" en perspective. Pour qui?
Les personnels municipaux venus passer une bonne soirée à l'occasion du repas de nouvel An offert par la municipalité ont pu avoir confirmation que la politique UMP en matière de service public commençait par Draveil:
- mobilité, flexibilié, adaptabilité dès cette année: plus personne n'est attaché à son poste, tout le monde bougera au gré des décisions (lire Personnels municipaux: le règne de l'arbitraire à Draveil? ). Et ceci sous couvert de "formation nécessaire et d'évolution de carrière".
Si l'on est d'accord sur le besoin d'évoluer pour tout salarié, ceci ne passe pas par une mobilité de circonstance; c'est pourtant exactement ce que prépare notre UMP locale: chaque agent sera "déplacé" en fonction des besoins du moment. Une semaine, on aura besoin de monde aux ateliers, une autre aux espaces verts, une autre à la voirie, une autre encore aux équipements spotifs, etc.Quant à la "nécessaire formation", il suffisait d'écouter les réactions dans la salle: "on ne nous en propose jamais, et quand on s'inscrit, on nous décourage d'y aller"...
Que l'on ne s'y trompe pas: le prétexte de l'efficacité cache en fait l'adaptation par l'UMP de sa réduction des moyens du service public. Car bien évidemment, ceci se fera à effectif constant, donc quand on a besoin de monde à un endroit, ce sera aux dépends d'un autre secteur ! Pire: avec le non-remplacement d'un départ en retaite sur deux appliqué à la lettre par le représentant local de Sarko-Fillon, des secteurs du service pblic menacent d'être fermés à terme, et remplacés par du privé à fréquence réduite, maîtrise du budget (il l'a encore réaffirmé) oblige! Certes, les Draveillois ne souhaitent légitimement pas de hausse d'impôts, mais c'est l'Etat qui est en fait dédouané par cette politique, ayant annoncé le gel des dotations pour 3 ans alors que les prix augmentent...
Tout celà est à mettre en lien avec les orientations nationales portés par notre maire-ministre concernant la Fonction publique: l'ouverture ( traduisez: la casse) du statut permettant à tout agent d'évoluer dans l'une des 3 grandes familles de la FP. Traduction: avec le non-remplacement de 15 000 fonctionnaires dès cette année, dont la moitié dans l'éducation nationale, il faudra pouvoir "remplir les cases" en cas d'affluence de la demande citoyenne, notamment quand les manifs se feront plus fortes. Concrètement, il n'y aura donc bientôt plus de métiers, mais seulement des grades et la mobilité maximale tous corps confondus. Bientôt, si on les laisse faire, un rédacteur territorial devra aller s'occuper d'une classe en primaire s'il veut continuer de travailler. Et dans la même logique patronale, ce qui devra être immédiatement rentable sera confié à des recrutements en CDI. Traduisez: des embauche de statut privé, recrutés selon une logique patronale façon Medef! Les usagers de la Poste et de France-Télécom, services publics aujourd'hui privatisés, peuvent en témoigner: de plus en plus, les services diminuent, les fréquences sont regroupées, les bureaux d'accueil du public "mutualisés pour mieux optimiser la réponse"; traduisez: mieux en réduire les coûts...
Pour finir le "film" de cette mémorable soirée, on retiendra l'allusion à la "retraite dont on ne parlera pas, car ce n'est pas le sujet"; effectivement: condamnés à travailler plus, plus longtemps et pour le même salaire qui conduira à une réduction de leur pouvoir d'achat, les personnels municipaux risquaient de manifester des mouvements d'humeur perceptibles lors du propos savamment huilé de notre maire-ministre.
De fait, la seule alternative sérieuse aujourd'hui, c'est de réagir pour mettre l'UMP et ses acteurs nationaux, départementaux et locaux rapidement hors sujet. Cela dépendra de vous, de nous, et ce dès mars de cette année.